Pierre Fabre expertise
Acné

Pourquoi l’acné est devenue le miroir de nos modes de vie ?

30 octobre 2025

De l’adolescence à l’âge adulte, une pathologie universelle amplifiée par nos habitudes alimentaires, notre sédentarité et l’omniprésence des écrans via les réseaux sociaux.

Longtemps considérée comme un simple passage de l’adolescence, l’acné s’impose aujourd’hui comme une maladie chronique, universelle et persistante. Elle concerne 1 adulte sur 4 après 25 ans, avec une prévalence nettement plus élevée chez les femmes.

À l’occasion du congrès de l’EADV qui s’est tenu à Paris en septembre, trois experts de renommée mondiale, le Dr Jerry Tan (Western University, Canada), le Pr Dedee F. Murrell (St George Hospital, Sydney, UNSW) et le Pr Latanya T. Benjamin (États-Unis, Floride) ont donné un symposium sur l’épidémiologie changeante de l’acné : des débuts précoces à la persistance tardive.

Leurs interventions ont mis en évidence que l’acné n’est pas qu’un problème de peau passager, mais une maladie dermatologique chronique aux causes multiples et aux répercussions profondes sur la santé physique, psychologique et sociale .

Adolescents : une génération sous pression

L’acné touche la majorité des adolescents et bouleverse leur quotidien. Une enquête internationale révèle que 41 % des jeunes concernés ont cessé de prendre des selfies à cause de leur peau1 . L’impact psychologique est lourd : anxiété, isolement, perte de confiance. Une méta-analyse mondiale estime que 22 % des patients souffrant d’acné présentent des signes de dépression et près de 12 % des idées suicidaires. De plus, l’acné de l’adolescent est souvent récidivante et persistante, avec des rechutes possibles même après un traitement bien conduit.

Les réseaux sociaux accentuent ce mal-être : 90 % des adolescentes et 75 % des garçons retouchent leurs photos avant de les publier. Filtres, influenceurs et “traitements miracles” virales nourrissent des attentes irréalistes et une méfiance croissante envers les traitements médicaux. Les adolescents constituent une cible privilégiée de la désinformation : vidéos “avant/après”, conseils hasardeux et promesses de guérison expresse envahissent leurs écrans, renforcées par des algorithmes qui exploitent leurs insécurités.

L’acné n’est pas qu’un problème cutané, c’est un enjeu social et émotionnel. Nous ne traitons pas seulement la peau, nous aidons une génération à apprendre à se voir dans un monde numérique.

Pr Benjamin

Acné adulte : Pourquoi les femmes sont en première ligne ?

Loin de disparaître après la puberté, l’acné touche de plus en plus de femmes entre 25 et 40 ans. Les données épidémiologiques montrent une prévalence nettement plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Les conséquences psychologiques sont tout aussi marquées : les femmes adultes atteintes affichent des scores de qualité de vie comparables à ceux de maladies chroniques sévères (DLQI ≈ 123), indépendamment de la sévérité clinique.

Les causes sont multiples : fluctuations hormonales, prédispositions métaboliques comme l’insulinorésistance, mais aussi pression sociale et esthétique.  Pour le Pr Murrell

l’acné n’est pas un problème passager, c’est une maladie chronique qui bouleverse la vie quotidienne

Acné, chronique d’une « épidémie » annoncée

L’acné progresse aujourd’hui car elle se situe au croisement de plusieurs transformations de nos sociétés modernes :
•    Facteurs hormonaux et biologiques : l’axe androgènes–IGF-1 stimule une production de sébum plus épaisse et inflammatoire, entraînant la formation de microcomédons.
•    Alimentation : la consommation accrue de sucres rapides, produits laitiers et protéines de lactosérum active la voie mTORC1, impliquée dans la puberté précoce, l’insulinorésistance et l’acné persistante.
•    Pollution : les dioxines et autres polluants activent des récepteurs cutanés (AhR), favorisant la formation de lésions.
•    Microbiome cutané : certaines souches de Cutibacterium acnes sont inflammatoires, tandis que d’autres sont protectrices – l’équilibre se rompt sous l’effet des modes de vie.
•    Pression sociale et numérique : l’hyper-connexion et la culture de l’image exacerbent l’obsession de la peau “parfaite”, retardant parfois la prise en charge médicale au profit de conseils non validés.

Ce terrain métabolique est souvent associé au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), rappelant que l’acné féminine est un révélateur de santé globale et doit être considérée comme telle.

En clair, l’acné est devenue le miroir d’une époque : stress, urbanisation, alimentation ultra-transformée, sédentarité, hyper-connexion aux réseaux sociaux avec des normes esthétiques irréalistes (filtres numériques, images retouchées) et une omniprésence de modèles de beauté sans imperfections.

L’acné, symptôme de notre époque

Les spécialistes sont unanimes : l’acné n’est pas seulement un problème de peau, mais une maladie hormonale, environnementale et sociétale. 


 

En prenant en charge la maladie tôt, en luttant contre la désinformation et en accompagnant les patients dans leur parcours, il est possible de limiter les cicatrices laissées par l’acné - sur la peau comme sur l’estime de soi.

Docteur Gautier Doat
Directeur médical des laboratoires dermatologiques Avène.

Contact presse : Caroline Perdrix Thomas 
caroline.perdrix@pierre-fabre.com

Référence:

1. Etude ALL – Pierre Fabre

2. Global prevalence of mental health comorbidity in patients with acne : an analysis of trends from 1961 to 2023. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39692772/ 

3. Le DLQI (Dermatology Life Quality Index) est un questionnaire international qui mesure l’impact des maladies de peau sur la qualité de vie. Le score est sur une échelle de 0 à 30. Le score de 12 traduit un impact important

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